Daebrylla's History

Shikamaru était resté un peu en retrait avec Daebrylla. Il avait plus qu'envie de parler avec elle avant d'aller à une mort qui pouvait être plus que certaine si jamais les choses ne fonctionnaient pas comme ils le souhaitaient. Espérons tout simplement que ce ne soit pas le cas et que des évènements imprévus ne surgissent pas. Sinon, ils ne feraient pas de vieux os. Shikamaru espérait que niveau stratégie, il ne se soit pas ramolli. Et bien, espérons-le nous aussi. Il ajouta aussi qu'il semblait faiblir dans le combat et il avait peur de ne pas être à sa place, et surtout pas à la hauteur. Il n'avait pas à le craindre. Daebrylla savait que c'était un bon Shinobi et que d'une manière ou d'une autre, son art les servirait dans cette bataille qui pouvait tous leur coûter la vie. De toute manière, si Daebrylla ne croyait pas en lieu, elle aurait tout fait pour qu'il reste sagement à la maison ou bien qu'il dirige Suna le temps qu'elle revienne. D jugea que ce n'était pas le meilleur moment pour lui remonter le moral et qu'elle devait le laisser parler. Il devait exposer son cœur, laisser ses sentiments s'exprimer.

Comme elle s'y attendait, S continua son petit monologue. Il aurait aimé que d'anciens camarades soient à ses côtés. C'aurait peut-être pu l'aider mais S devait aussi arrêter de vivre dans le passé. Il avait choisi de quitter Konoha. D ne l'avait en rien obligé. Après tout, même s'ils étaient mariés, il aurait pu continuer sa vie à Konoha en temps que Kage et elle aurait été à Suna. Ne dit-on pas parfois que lorsqu'on est séparé, l'amour est encore plus fort lorsqu'on se retrouve ? L'on dit aussi que loin des yeux, loin du cœur et que les relations à distance ne sont pas faites pour durer. Alors, quel proverbe adopter pour notre jeune couple ? Allez savoir. Ce n'était pas parce que S se trouvait à Konoha les semaines d'avant que D n'avait pas pensé à lui. Shikamaru ajouta qu'il enviait ses anciens camarades mais que d'un autre côté, il était tout aussi heureux de vivre la vie qu'il menait. L'un n'allait pas s'en l'autre. Il n'aurait pas continué sur le Shinobido, il n'aurait probablement pas pu faire plus ample connaissance avec Daebrylla. Et leur relation serait au point mort.

Faisons un peu de philosophie et projetons-nous dans les si. Si Shikamaru était tranquillement resté à Konoha, il n'aurait pas rencontré D. De cette manière, il n'aurait pas été entraîné dans un grand nombre d'aventures, il serait toujours dans son village natal à regarder les innombrables nuages qui parsemaient le ciel. Peut-être serait-il en train de jouer au Shougi avec pourquoi pas, un enfant, son enfant. Peut-être aurait-il une famille nombreuse à Konoha. Peut-être serait-il toujours l'Hokage du village. Peut-être aurait-il formé la nouvelle génération de Shinobi dans son village. Ah, avec des si, on referait le monde tiens ! Prenons du côté de Daebrylla. Si elle n'avait pas rencontré Shikamaru ... Oh, le futur aurait été plus que compromis ... Ce que j'entends par là ? Bin, la Kunoichi serait quand même partie à la recherche de son frère. Elle aurait quand même cru qu'elle l'avait tuée et lors de leur deuxième rencontre, elle y aurait très certainement pu perdre la vie. Car après tout, n'était-ce pas grâce à S et son invocation qu'elle s'en était sortie ? Si on faisait les comptes, sans lui, elle serait morte depuis plus d'un an déjà. Brrr, ça fait froid dans le dos, non ? Et si elle avait péri, et bien, D n'aurait jamais vu cette Akatsuki Junior, n'aurait pas vu à plusieurs reprises un certain déserteur qu'on ne nommera pas, elle n'aurait pas pu revoir son père et comprendre le pourquoi du comment de son départ. Sordide, mais il est vrai qu'elle n'aurait jamais pu faire toutes ces choses. L'heure était à la déprime, pour sûr. Shikamaru termina en répliquant que s'il venait à mourir, et bien, il emporterait Pein dans la tombe.

"Tu dois savoir que si je suis là aujourd'hui, c'est bien grâce à toi."

D remarqua que S leva un sourcil interrogateur, l'air de dire : mais de quoi elle parle ? Elle allait lui expliquer, sans détour.

"Sans toi, je serais morte à l'heure qu'il est au sommet de cette tour, tuée par mon propre frère, qui ne l'était plus vraiment à ce moment là. Et sans toi, je n'aurais jamais pu me réconcilier avec mon père. Alors, ne doute jamais de tes capacités."

Pas sûre que ça lui remonterait vraiment le moral mais au moins, ça lui mettrait un petit coup de pied au fesses ! A chaque mission importante, Shikamaru venait toujours à se rabaisser, toujours. Il devait arrêter de se sous-estimer et surtout, il fallait qu'il prenne confiance en lui. D lui saisit la main, pour lui signifier qu'elle serait toujours là et que ce jour ne serait pas la fin de leur histoire. Non, elle était à peu près sûre que d'une manière ou d'une autre, ils parviendraient tous à s'en sortir. Comment ? Elle ne le savait pas encore mais elle préférait garder espoir plutôt que de baisser les bras maintenant. D'ailleurs, ç'aurait été plutôt malsain d'abandonner alors qu'ils étaient si proches du but. Son sourire s'estompa légèrement lorsqu'elle vit au loin le village de Kusa. Ils venaient d'atteindre leur but et maintenant, ils allaient devoir en découdre avec l'Akatsuki, du moins, s'ils étaient déjà présents. Daebrylla reprit une lente inspiration. L'heure du combat avait sonné.

Pein et ses doubles étaient là, au milieu de la place centrale du village. Bizarrement, ils étaient seuls. Enfin, je veux dire par là qu'il n'y avait que Pein. Pas de trace de Konan, de Zetsu ou bien de Tobi. Fort bien. Six ennemis, six combattants. Une cible pour chacun. De cette manière, ils n'auraient pas besoin de mener un combat sur un double front. C'aurait été compliqué d'ailleurs. Mais cela ne signifiait pas pour autant que la victoire était déjà acquise. Une chose était certaine : il était trop tard pour reculer. Ils venaient d'atteindre leur but et maintenant, ils allaient devoir combattre. Non pas pour leurs vies, mais pour leurs idéaux, pour défendre ce qu'ils aimaient, pour défendre ce en quoi ils croyaient, pour défendre les valeurs qui leur étaient chères. Comme déjà dit, il n'y avait rien de personnel dans cette histoire. Bien qu'au départ c'était une histoire de vengeance, cela avait pris une toute autre tournure. D n'était pas là pour se venger de la mort d'Alacon. Non, elle honorerait sa mémoire, tout simplement, et elle mettrait hors d'état de nuire les responsables, tout simplement. Akatsuki Junior ne pouvait continuer à faire ce qu'ils souhaitaient. Ils ne pouvaient continuer à effrayer les populations. La réelle Lune Rouge et les déserteurs savaient très bien le faire et ils n'avaient pas besoin d'une autre organisation sur les bras. Merci mais non merci.

"Vous savez ce que vous avez à faire."

Le signal était donné. Le combat venait de s'engager. Restait à savoir qui l'emporterait et s'il y aurait des pertes, d'un côté comme de l'autre ...

Suna. Le soleil était en train de se lever sur les nombreuses dunes de sable. Déjà, quelques villageois se hâtaient dans leurs tâches. Certains préféraient en accomplir le plus possible avant que le soleil n'immerge totalement de derrière les dunes. Pourquoi ? Tout simplement à cause de la chaleur. Même s'ils habitaient à Suna, certains habitants avaient toujours un peu de mal avec les fortes chaleurs de la mi-journée. Juste avant le lever complet du soleil et aussi juste avant son coucher, les températures étaient, comment dire, plutôt idéales. Il faisait frais et parfois même le temps accordait un peu de vent aux villageois, histoire qu'ils soient bien frais, même si cela ne durait pas très longtemps. Et puis, du vent dans les dunes de sable, ce n'était pas dangereux mais disons que c'était ennuyeux. Car le vent s'amusait à déplacer des particules de sable un peu partout qui pouvait venir chatouiller les yeux. Et ce n'est pas vraiment l'idéal de travailler quand on a une poussière dans l'œil. Tout le temps à se le gratter pour la faire partir et au final, on perd du temps. Enfin bref.

Cela faisait plus d'une semaine que Daebrylla était rentrée à Suna suite à l'altercation à Kiri. Shikamaru, quant à lui, n'était pas revenu avec elle. Leur couple allait-il mal ? Non, du moins, pas que je sache. Ce n'était pas à cause de leur couple que Shikamaru n'était pas là. Non, tout simplement, il était parti à Konoha pour fouiller dans les archives, avec bien évidemment, la permission de Nitachi, afin de trouver d'éventuelles informations sur la Kunoichi Mystérieuse qui avait attaqué Kiri. Mais Daebrylla ne pensait pas qu'il trouverait de telles informations, ou peut-être juste sur le Shôton, l'Art de Cristal qu'elle avait utilisé, et encore ... Cette femme mystérieuse ne portait pas de bandeau, comme si elle ne faisait partie d'aucun village. Pourtant, elle devait forcément provenir de quelque part, mais d'où ? Ainsi donc, Shikamaru s'était rendu à Konoha avec la ferme intention de fouiner un peu partout. Et Daebrylla avait reçu un message de Chakra de sa part, lui annonçant que Nitachi devait, malheureusement, s'absenter pour une durée indéterminée et que Shikamaru avait la lourde tâche de le remplacer au poste d'Hokage.

Daebrylla s'était levée il y avait un peu moins d'une dizaine de minutes et pourtant, elle aussi était déjà à la tâche. Était-elle tombée du lit ? Non, souvenez-vous, elle avait l'habitude de se lever en même temps que le soleil et se coucher en même temps que lui. Des journées bien remplies pour ainsi dire et pourtant, elle ne semblait jamais fatiguée. Soit elle avait un bon organisme, soit elle avait un petit coup de pince de la part de son Bijuu. Ce qu'elle faisait depuis son réveil ? Et bien, une idée lui avait traversé l'esprit deux jours auparavant et il fallait qu'elle vérifie. Après tout, tout le monde vérifiait dans les archives du village s'il n'y avait pas la moindre petite information concernant la Kunoichi Mystère. Daebrylla allait en faire de même, même si elle était à peu près sûre que c'était une perte de temps et qu'elle ne trouverait rien. Mais comme le dit le vieux proverbe : qui ne tente rien n'a rien.

Depuis qu'elle avait commencé, il y avait de cela deux jours, elle n'avait rien trouvé et elle n'avait même pas fait le tour du quart des archives ! Il y avait tellement de bouquins ! Tous les vérifier allait prendre du temps. C'était pour cela qu'elle avait demandé de l'aide à Shyûhei. Sauf qu'il était en retard ... Elle aurait pu demander à Airion mais il était en charge du village avec Aranel. Et ils ne devaient la déranger que s'il y avait un gros problème, du genre, une attaque. Dans le cas contraire, ils devaient s'occuper de tout. Daebrylla reposa un bouquin et en prit un autre qui s'intitulait : "Les Salia". Le titre était plus qu'étrange, tout comme la couverture. Sur celle-ci était dessinée une sorte de pierre rouge qui attirait bien l'œil. Qu'est-ce que cela pouvait bien être ? Elle ouvrit le livre et alla à la première page.

Les Salia,

La légende veut que Vespalia, une femme dont la beauté aurait pu surpasser celle des Dieux, eussent-ils existé, et dont l'intelligence et le savoir n'avaient d'égal ici bas terre. L'on dit d'elle qu'elle fut la gardienne des neuf puissants Bijuu lorsqu'ils étaient encore à l'état de nature et qu'ils n'étaient piégés dans le corps d'aucun Jinchuuriki. Vespalia avait la lourde tâche de veiller sur eux et de les protéger. Pour se faire, elle avait l'aide des Salia, neuf pierres de couleur rouge qui, une fois assemblées en trois artéfacts, lui permettaient de veiller sur ceux dont elle avait la garde.

Mais bientôt, les simples mortels eurent vent de ses pierres et des Bijuu. Leur avidité prit le dessus. Les Bijuu furent traqués par les Shinobi. Chaque grand village Shinobi souhaitait au moins en posséder un, histoire de montrer sa puissance aux autres et bien évidemment pour éviter que ledit village ne soit attaqué. Tour à tour, les Bijuu furent capturés mais bien évidemment, ils manquaient quelque chose aux hommes afin de pouvoir contrôler totalement les Yuma. Ils se mirent rapidement en quête des Salia, toujours détenues par Vespalia. Elle n'eut d'autre choix que de démanteler les artéfacts, les faisant redevenir de simples pierres. Puis, en un souffle, elle envoya les différentes pierres aux quatre coins du monde.

Aujourd'hui, nul ne sait ce que sont devenues les pierres. Et pour éviter qu'elles ne tombent entre de mauvaises mains, moi, Kazyncy Kimball, Anbu à la retraite à Suna, je vais partir à leur recherche et tenter de les retrouver. Si vous trouvez mon livre, c'est que j'aurais malheureusement échoué. Mais sur mon lit de mort, et dissimulé dans mon livre, j'ai fabriqué un objet qui permettrait de retrouver les pierres. Espérons qu'elles ne soient pas déjà tombées entre de mauvaises mains.

Daebrylla tourna quelques pages et remarqua qu'il y avait un gros trou dans le livre. A la place des pages se trouvait, justement, un drôle d'objet. Le livre avait été trafiqué pour faire croire que c'était un bouquin normal. La Kunoichi prit l'objet dans ses mains et se demanda comment il fonctionnait et surtout, comment et pourquoi il pourrait retrouver la trace des dites pierres.

Daebrylla trouvait tout cela très intéressant. Elle comprenait même pourquoi Vespalia avait fait exprès de démanteler les artéfacts et de les envoyer aux quatre coins du monde. Elle aurait été à sa place, elle aurait très certainement fait la même chose. Même si tout le monde disait que cette histoire n'était qu'une légende, il devait forcément y avoir un fond de vérité. Personne n'aurait pu inventer pareille histoire. C'était trop ... Comment dire ... C'était trop énorme, trop important pour que cela ne soit que des sornettes. Non pas qu'elle y croyait dure comme fer mais elle pensait surtout à ce qui pourrait arriver si jamais les pierres étaient retrouvées par des hommes malfaisants. Elle imaginait déjà les nouveaux propriétaires avec les pierres. La prochaine étape serait ensuite de traquer tous les Jinchuuriki et de trouver une manière ou une autre pour extraire les Bijuu. Ainsi, ils auraient la mainmise sur les Bijuu et auraient de quoi les contrôler. Alors, à eux le pouvoir. Qui pourrait alors les empêcher d'attaquer les grandes nations et de les réduire au néant ? Qui pourrait les empêcher d'asservir les populations et d'enlever tout espoir à ces dernières ? L'enjeu était de taille, pour ainsi dire. Soit elle ne s'occupait pas de cette affaire et elle priait pour que les pierres ne soient jamais découvertes. Soit elle prenait le risque de se lancer dans cette aventure et ferait ensuite en sorte que les pierres restent bien cachées. Que faire ? La décision n'était pas facile à prendre.

Tandis qu'elle était plongée dans sa réflexion, Daebrylla n'entendit pas son père qui venait de rentrer dans la salle des archives. Il fallait dire aussi qu'elle était à l'autre bout de la pièce, très long de la porte d'entrée. Et puis, elle était aussi perdue un peu dans ses pensées, réfléchissant au pour et au contre de cette quête. Ce n'était pas une décision à prendre à la légère. Shyûhei avançait lentement, sans faire de bruit. On aurait eu dit qu'il avait fait cela toute sa vie. Il bifurqua entre plusieurs étagères et trouva sa fille de dos qui était assise sur une chaise, regardant je ne sais quoi. Il ne savait pas ce qu'elle tenait entre ses mains mais il n'allait pas tarder à le découvrir. Quelque chose fit sourire la Kazekage. Quoi ? Très certainement qu'elle avait remarqué la présence de son père, d'une manière ou d'une autre. Quant à Shyûhei, il souriait aussi. Il avait manqué tellement de choses avec ses enfants que le simple fait de les voir le faisait sourire. Il était heureux de les voir en vie, en bonne santé, et très certainement heureux. Ce qu'il voulait faire maintenant ? Passer le plus de temps possible avec eux. C'était pour cela qu'il envisageait de quitter définitivement Taki et de revenir s'installer dans Suna, même s'il doutait que son retour ne ferait pas plaisir à tout le monde. Enfin, il avait changé, surtout physiquement. Il ne ressemblait plus au Kazekage qu'il était d'autrefois, comme s'il était une autre personne à présent.

"Tu as l'art de te faufiler comme un serpent."
"Je ne sais pas si je dois prendre cela comme un compliment."

Daebrylla se mit à sourire une nouvelle fois. Shyûhei fit alors le tour de la table, histoire de voir le visage de sa fille. Parler dos à dos, ce n'était pas vraiment top. Et puis, c'était un peu malpoli. Il tira la chaise à lui et prit place en face de la Kazekage. Il lui demanda sans détour si elle avait pu trouver de quelconques informations à propos de leur ennemie. Mais elle lui fit signe que non. De toute manière, comme dit, elle était loin d'avoir fait le tour de tous les bouquins. Disons aussi qu'à présent elle avait son esprit qui s'était dispersé. Elle pensait aussi à cette histoire de pierres. Puisque son père était là, pourquoi ne pas lui en parler ? Peut-être qu'il en savait un peu plus sur le sujet. Peut-être avait-il déjà entendu parler de cette histoire. Peut-être avait-il des informations. Elle en vint à penser à Alacon. Lui qui savait beaucoup de choses sur beaucoup de sujets ... Pourquoi était-il mort ? Elle était certaine que son aide aurait pu peser dans la balance. Mais il n'était plus là pour en parler.

"Dis-moi, connaitrais-tu la légende des Salia ?"
"Les Salia ? Bien sûr. Beaucoup pensent justement que c'est une légende mais pas moi."

Daebrylla regarda son père bizarrement, l'air de dire : explique-toi. Il allait le faire, pour sûr. Il devait lui donner une explication quant à sa raison de croire en l'existence de cette légende.

"Quand j'étais Jounin, je croyais dur comme fer à cette légende. Alors, avec Alacon, nous sommes partis en mission. Ou du moins, nous avons prétexté faire un entraînement secret qui devait se tenir hors de Suna."

Shyûhei lui relata ensuite les faits. Ils avaient, eux aussi, fouiné dans les archives et étaient tombés sur le livre que Daebrylla tenait entre ses mains. Ils avaient, eux-aussi, trouvé l'objet caché au milieu du bouquin. Ils avaient suivi les instructions pour retrouver les objets. Ils s'étaient rendus dans les différents lieux où les pierres étaient probablement. Mais après deux à trois ans à parcourir, ils n'avaient malheureusement rien trouvé. L'objet avait réagi une seule fois, et une fois, ils avaient été à deux doigts d'en trouver une. Mais la chance en avait décidé autrement. Et un peu déçu, les deux hommes étaient rentrés au village. Mais ils n'avaient pas tout perdu dans l'histoire : leur amitié était bien plus forte.

"Il est vrai que savoir ses pierres dans la nature ne me plaît pas vraiment. Je préférerai qu'elles soient entreposées au niveau secret de la Tour Mirage."
"Un niveau secret ?"
"Les murs ont des oreilles. Je te montrerai un jour."

Une chose était sûre : Daebrylla sentait son père motivé pour partir à la recherche des pierres. Il voulait très certainement accomplir ce qu'il n'avait pas pu finir près d'un demi siècle plus tôt. Il était peut-être vieux mais était encore assez solide pour parcourir le monde. Et tant pis s'il perdait son temps une nouvelle fois. Il ne considérerait pas cela comme une perte de temps. Pourquoi ? Car il serait avec sa fille et il pourrait éventuellement rattraper le temps qu'il avait perdu avec elle.

"On part à leur recherche ?"
"Et pour le village ?"
"Aranel et Airion s'en occupent. Et puis, ils pourront compter sur Lenne, Valandil et les anciens au cas où."
"Et pour la Kunoichi Mystère ?"
"On tombera peut-être sur elle en voyageant."

Shyûhei se mit à sourire. Sa fille avait vraiment réponse à tout. Cela l'enchantait, pour sûr. Evidemment, il accepta de faire ce voyage. Une mission entre un père et une fille ... Quoi de mieux pour resserrer les liens, non ?

Avant de quitter la tour et les archives, Shyûhei expliqua en long et en large comment l'objet qui était dans le livre fonctionnait. Selon Kazyncy Kimball, il fonctionnait comme un détecteur. Comment cela été possible ? Vespalia, pour démanteler les artefacts, n'eut d'autre choix que d'utiliser son Chakra. Et même après des millénaires, toujours selon Kazyncy, d'infimes particules étaient encore collées sur les pierres. Bien évidemment, l'être humain n'était pas capable de discerner ces particules, et cela même avec un Byakugan. Après de longues et longues recherches qui durèrent plusieurs décennies, Kazyncy, par chance, découvrit le tombeau où avait été enterrée Vespalia. Il avait affronté maints dangers pour pénétrer dans le tombeau, avait relevé de nombreux défis dans lesquels il avait failli perdre la vie à plusieurs reprises. Mais il avait tenu bon. Il était parvenu jusqu'à Vespalia, la dame d'autrefois enfermée dans une sorte de tombe de glace. Bien évidemment, il savait que c'était mal. A tout moment, s'il ne contrôlait plus ses mouvements, il pouvait libérer Vespalia et lui redonner vie. Et qui sait quel fléau aurait pu s'abattre à ce moment sur le monde Shinobi. Mais il avait pris toutes les précautions pour ne pas ébranler la dame. Il était arrivé, non sans mal, à récupérer quelques particules de son Chakra.

Son bien en "poche", ou plutôt, dans un flacon bien étanche, Kazyncy était rentré à Suna pour mener des recherches. Alors qu'il arrivait vers ses soixante-dix ans, qu'il était plus que vieux, qu'il avait du mal à marcher, à se déplacer par lui-même, le vieux Ninja réussit à synthétiser le Chakra de Vespalia, non sans mal, et fabriqua alors l'objet qui pourrait retrouver les pierres. Et même si Kazyncy était mort il y avait plus d'un siècle, l'objet fonctionnait toujours, du moins, c'était ce que Shyûhei avait pu constater. Mais il avait lui-même baissé les bras avant de pouvoir retrouver la moindre pierre. Peut-être avait-il manqué un peu de volonté sur ce coup-là. Peut-être lui fallait-il un coup de fouet pour reprendre cette aventure. Shyûhei reprit la parole, annonçant qu'il avait laissé quelques indices dans le livre concernant les lieux éventuels des pierres. Après tout, il avait voyagé dans tous les pays et même si l'appareil n'avait que très faiblement réagi, il l'avait fait dans certains villages, et pas dans tous, signe qu'il y avait forcément une pierre dans les parages. Daebrylla se leva alors.

"On va emmener le livre avec nous, cela serait plus simple. Et si on préparait nos sacs pour le voyage ?"
"Bonne idée, on se rejoint à la maison."

Il avait dit cela comme s'il avait toujours vécu à Suna, auprès de Daebrylla, comme s'il ne s'était jamais absenté à cause du chagrin. Il aimait la relation qu'il avait retrouvé avec ses enfants. Être avec eux l'avait comme rajeuni. Oui, il se sentait plus jeune. Il était prêt à faire n'importe quoi pour leur faire plaisir, et ce même s'il devait aller au fin fond de la terre pour se faire. Il était heureux, pour sûr, et espérait bien que cela ne s'arrête pas en si bon chemin. Daebrylla et son père quittèrent ainsi les archives et se séparèrent pour le moment. La Kunoichi s'arrêta devant son bureau qui était occupé par Airion. Normal, puisqu'il devait la remplacer le temps de ses recherches. Sauf que, ce remplacement allait durer un peu plus longtemps. Ayant écouté du bruit, Airion releva la tête et se mit à sourire.

"Ah, Daebrylla-sama ... Je ..."
"Tu vas devoir me remplacer un peu plus longtemps que prévu."
"Comment ça ?"
"Je pars en mission avec mon père et je ne sais pas encore quand je reviens."

Airion fit deux yeux tout ronds. Il savait que Daebrylla partait souvent à l'extérieur du village pour une raison ou pour une autre. Mais là, pour une mission à durée indéterminée ... Jamais il n'avait eu à administrer le village tout seul aussi longtemps ! A chaque fois qu'elle s'était absentée, Alacon était toujours dans les parages. Mais maintenant, depuis sa mort, c'était différent. Il devrait gérer Suna seul. Enfin, il avait toujours l'aide Aranel, puisqu'elle avait expressement demandé à son frère d'aider Airion, mais quand même ... Il ne se sentait pas vraiment à la hauteur. Airion avait peur ... Peur de ce qui pourrait se passer en l'absence de la Kunoichi ... Peur de mal faire son travail ... Peur de prendre les mauvaises décisions. Daebrylla remarqua le malaise qui s'était installé depuis quelques instants. Et elle en devinait la cause.

"Je sais que tu ne te sens pas prêt. Mais nous sommes la nouvelle génération et nous devons prendre Suna en main. Alacon est mort et nous devons tourner la page."

Airion savait éperdument que Daebrylla avait raison. Il poussa un léger soupir. Il espérait qu'il ne mettrait pas en doute sa confiance. Il voulait réussir, il voulait lui prouver qu'il pouvait le faire. Il allait juste devoir reprendre confiance en lui et ne plus faire l'impasse sur certaines choses. Airion hocha la tête, signe qu'il acceptait son départ, peut-être un peu à contre coeur mais il n'avait pas vraiment le choix. Daebrylla le gratifia d'un sourire et quitta le bureau. Enfin, elle sortit même de la Tour. Elle n'avait plus rien à y faire, du moins, pour le moment. Elle se dirigea alors chez elle.

En quelques instants, elle se retrouva devant la porte de la maison qui était bien vide depuis quelques jours. Daebrylla passait le plus clair de son temps dans les archives et Shikamaru était parti pour Konoha. D'ici à une heure, il n'y aurait même plus personne en ces lieux puisqu'elle s'en allait pour une durée indéterminée. Qui sait quand elle reviendrait. Qui sait ce qu'ils trouveraient même. Daebrylla alla directement à l'étage supérieur, dans sa chambre. De là, elle récupéra son sac à dos de voyage qui traînait dans un coin. Depuis son retour de Kiri, elle avait rangé ses affaires mais pas le sac. Elle le mit alors sur le lit et récupéra tout l'équipement dont elle pourrait avoir besoin. Ce qu'elle allait emporter ? Le livre de Kimball avec le détecteur, des ryos pour acheter des vivres ou de l'eau en cours de route, ou bien même pour se reposer dans une auberge, un sac de couchage, parce qu'on ne sait jamais où on peut installer un campement et bien, quelques vêtements. Aucune arme. De toute manière, elle n'en aurait pas besoin. Et si jamais on les attaquait, et bien, il serait plus facile de se défendre à l'aide du Ninjutsu. Et puis, pourquoi s'encombrer d'armes ?!

Elle descendit ensuite pour revenir dans la cuisine et récupérer quelques vivres pour le départ, ainsi que de l'eau. Elle n'allait pas tout de suite dépenser les ryos. Et puis, qui sait combien de temps il leur faudrait pour rejoindre le premier village et trouver la première pierre. Après quelques minutes, son père était là, dans le salon, son sac à ses pieds. Il était fin prêt lui aussi. Il avait pris un peu le même équipement que sa fille. Et aucune arme. Lui aussi se défendrait à coup de Ninjutsu et il préférait ne pas trop se charger. Il avait toujours un dos solide mais il s'était toujours dit qu'il ne devait emporter que le strict minimum, que des objets dont il serait sûr de se servir. Tout le reste était, pour lui, du superflu. Daebrylla attrapa ses longs cheveux et les fixa avec une pince bien au dessus de sa tête. Et par dessus ses cheveux, elle enfila un chapeau. Elle voulait passer inaperçue en dehors du village.

"Mieux vaut-il que nous voyageons avec nos bandeaux frontals dans nos sacs. On se sait jamais sur qui on peut tomber."

Bien évidemment, ils allaient les garder jusqu'à leur sortie des frontières de Suna. A ce moment là, mieux vaudrait-il qu'ils jouent la prudence et ils devaient aussi éviter de crier par dessus les toits qu'ils étaient de Suna et plus encore, des Kazekage.

Daebrylla et son père ne s'étaient pas encore mis en route. Shyûhei avait conseillé de regarder les dernières instructions de Kimball, ainsi que les notes que l'ancien Kazekage avait laissées. Ainsi donc, les voilà de nouveau avec le livre en main, dans les dernières pages. Daebrylla lut rapidement les premières anotations. Soit disant qu'une des pierres pouvait être trouvée à Suna. Où ? Difficile à dire ... Seuls les lieux étaient indiqués, rien de plus, rien de moins. Le propriétaire de ladite pierre n'était pas nommé. Suna était un grand village mine de, cette pierre ne serait pas facile à trouver, surtout si celui qui l'avait la cachait bien au fond d'un coffre .. Ou dans un endroit de ce genre.

La Kunoichi haussa des épaules. Elle avait un moyen de trouver cette pierre rapidement. Il suffisailt de faire de nombreux Kage Bunshin, d'exécuter par la suite un Henge pour prendre l'apparence d'un simple villageois, histoire de ne pas encore plus éveiller l'intention. Et ainsi, tous les clones se promèneraient dans le village avec le détecteur qui aurait, lui aussi, été cloné. Ce n'était pas idiot. Mais d'une manière ou d'une autre, cela souleverait quelques soupçons. Pourquoi ? Les Shinobi de Suna se demanderaient très certainement qui était ce curieux individu qui se promenait un peu partout, ce qu'il cherchait et s'il n'était pas hostile au village. Et très certainement qu'ils tenteraient de capturer l'individu, histoire d'en savoir plus. Et tout ce qu'ils auraient serait un clone qui finirait par disparaître. Daebrylla voulait garder le secret le plus possible quant à l'existence des pierres. Elle poussa un léger soupir.

"Les clones ne sont pas une si bonne idée tout compte fait. Je crois que nous allons utiliser la bonne vieille méthode."

Ce qu'elle voulait dire par là ? Et bien, tout simplement qu'ils allaient partir à la recherche de la pierre, sans utiliser le Ninjutsu. Ils marcheraient donc dans les rues de Suna, le détecteur activé mais caché dans un des sacs, et ils verraient bien ce qu'ils trouveraient. Avec un peu de chance, ils trouveraient rapidement la pierre. Et s'ils n'avaient pas de chance, ils perdraient un peu de temps à trouver la première Salia. A moins que ... Daebrylla et Shyûhei pouvaient aussi envisager le fait de garder la recherche de la pierre de Suna en dernier et se concentrer, pour le moment, sur les autres ... De toute manière, cela revenait au même qu'ils le fassent maintenant ou plus tard.

Après mûre réflexion, Shyûhei et Daebrylla décidèrent de ne pas remettre à plus tard ce qu'ils pourraient faire maintenant. La Kunoichi composa un Mudra et elle changea d'apparence. Elle était, à présent, une simple villageoise de Suna. Mieux valait-il qu'elle cache sa véritable identité. Quant à Shyûhei, certains villageois l'avaient vu se promener dans Suna mais aucun ne l'avait reconnu comme étant le précédent Kazekage. Une chance d'ailleurs, parce qu'il était plus que sûr que certains lui auraient demandé des comptes quant à sa présumée mort. D'ailleurs, il pensait que les choses devaient rester en l'état. Il ne voulait pas annoncer à tout le monde qu'il était vivant. Cela lui apporterait, le cas échéant, plus de problèmes s'il révélait cette information. Alors, autant ne pas le faire.

Le père et la fille se mirent alors en route. Daebrylla pensait encore à tout le mal que pourraient faire les pierres si elles étaient réassemblées et utilisées pour des fins diaboliques. Elle imaginait déjà tous les Jinchuuriki actuels poursuivis par l'homme diabolique qui aurait les pierres en sa possession. A cause de cette soif de pouvoir, les villages cachés seraient très certainement attaqués. Indubitablement, il y aurait des pertes inimaginables. Des bâtiments seraient probablement rasés du fait des recherches. Et finalement, les Jinchuuriki tomberaient les uns après les autres à cause de cette soif de pouvoir. Rien que d'y penser, cela lui faisait froid dans le dos. Non seulement parce que Daebrylla était-elle même une Jinchuuriki, mais aussi à cause du fait que le village pouvait être attaquée parce qu'on la recherchait. Mieux valait-il éviter qu'elle y pense. Elle n'avait pas à se faire du mourron avant de savoir ce qu'étaient devenues les Salia.

Shyûhei remarqua que sa fille était très pensive. Il aurait bien aimé savoir ce qu'elle pensait mais il évita de lui demander. Pourquoi ? Il ne voulait pas trop envahir son espace personnel. Il préférait qu'elle lui parle de son problème, et ne voulait donc pas la harceler de questions. Shyûhei était à peu près sûr que cela avait un rapport avec la découverte de l'existence des pierres. Mais quoi ? Il parviendrait à le découvrir, tôt ou tard.

L'heure de déjeuner arriva. Les deux Shinobi firent une pause, histoire de se restaurer. Comme ils étiaent encore dans Suna, ils en profitèrent pour s'arrêter dans un des nombreux restaurants du village. De toute manière, à chaque fois qu'ils seraient dans un village, ils en profiteraient pour manger dans un établissement respectable et ainsi, ils ne feraient pas de pique-nique. Quant à la nuit, parfois ils seraient obligés de dormir à la belle étoile car ils seraient trop loin de la civilisation. Soit ils profiteraient de l'occasion pour se reposer dans un établissement décent. De toute manière, ils n'en étaient pas encore là. Ils n'avaient même pas encore commencé leur voyage, puisqu'ils étaient toujours dans leur village d'origine. Mais cela ne signifiait pas pour autant que la mission n'avait pas débuté, bien au contraire. En quatre heures, ils avaient réussi à scanner la partie sud du village, sans trop grand succès. Mais ils avaient encore plus des trois quart du village à arpenter. Et s'ils ne trouvaient rien, c'était que la pierre n'était malheureusement plus là.

Le tenancier apporta deux assiettes de riz miso accompagné par du yakiniku. Un bon petit repas en somme. Mais il fallait qu'ils prennent des forces pour commencer leurs investigations et surtout, pour retrouver la pierre. Car qui sait ce qui les attendait. Il était bien possible qu'on leur demande d'exécuter une tâche ou bien qu'on leur demande de combattre en échange de la Salia. Tout était possible. Daebrylla se doutait que le propriétaire de la pierre ne la cèderait pas facilement, surtout que cela devait être un héritage familial et qu'elle devait donc se transmettre de génération en génération. Ou un truc dans le genre. Elle-même aurait une pierre de ce genre, elle ne la donnerait pas à n'importe qui. Pas folle la guêpe. Et puis, savoir que quelqu'un s'intéresserait à la pierre éveillerait forcément les soupçons, et ce même si on ne savait pas vraiment ce que c'était réellement.

"A quoi penses-tu ?"

Daebrylla releva la tête à son entente. Il était vrai que depuis quelques minutes elle était comme perdue dans ses pensées, si bien qu'elle ne faisait pas vraiment attention à ce qui pouvait se passer autour d'elle. Un voleur aurait pu lui chaparder quelque chose, elle aurait pu ne pas le remarquer. Mais Shyûhei veillait et vérifiait, par la même, que rien ne leur arrive.

"Rien de précis."
"Tu devrais manger. Car qui sait où cette quête va nous mener."

Daebrylla acquiesça un sourire. Elle savait éperdument que son père avait raison. Leur voyage pourrait les mener très loin et ils ne savaient pas quand ils pourraient prendre un prochain repas décent. Mais elle ne pouvait pas s'empêcher de laisser son esprit vagabonder loin ... Très loin de Suna. Elle pensait à Shikamaru, se demandant s'il avait bien pu trouver des informations sur la Kunoichi Mystère, et s'il ne s'ennuyait pas trop à cause du remplacement de l'Hokage. Lui qui n'était pas vraiment resté longtemps à ce poste la prédécente fois. Peut-être y prendrait-il un peu plus de plaisir ... Enfin, façon de parler. Parce que difficile de trouver du plaisir en faisant de l'administration. Bien évidemment, on pouvait toujours trouver quelques challenges, comme trier les missions en un temps imparti, mettre à jour la fiche des Shinobi ... Mouais ... Des challenges pas tip tap top en somme mais c'était toujours cela ^^ Et cela permettait de faire passer le temps au bureau un peu plus rapidement. Enfin ...

Mais son esprit était aussi préoccupé par autre chose ... Kiwiha ... Elle n'avait pas eu de nouvelles de lui depuis son passage à Féérune il y avait de cela deux mois maintenant. Son inquiétude était comment dire ... justifiée puisque Miruki lui avait dit, lors de l'attaque de Kiri, qu'il avait envoyé des hommes à sa recherche. Quelle idée aussi d'aller défier le Mizukage et de lui voler son médaillon. Elle se demandait pourquoi le déserteur avait pris le risque de perdre la vie dans ce défi. Très certainement que cela avait un lien avec l'Akatsuki et le but de cette dernière mais quoi ? Daebrylla avait préféré tout ignorer de cette affaire lors de leur rencontre. Et maintenant, peut-être regrettait-elle le fait de ne pas savoir ... Peut-être aurait-elle dû le mettre en sécurité pendant un temps ... Le temps qu'il récupère de ses doubles blessures : celles provoquées par le Mizukage et sa paralysie du bras.

Rha !! Pourquoi fallait-il qu'elle s'inquiète pour lui maintenant ? Surtout que ce qu'elle prévoyait de faire était bien plus ... comment dire ... bien plus préoccupant que tout autre chose. C'était une tâche qu'elle considérait comme importante. Elle se disait que de cette manière, si elle réussissait à rassembler les Salia, elle parviendrait, d'une manière ou d'une autre, à protéger tous les Jinchuuriki et éviter, par la même, des attaques qui pourraient être désastreuses le cas échéant. Daebrylla avait encore l'attaque en mémoire de Kiri. Fort heureusement, et même s'ils avaient été pris par surprise, cela avait été une vraie chance qu'il n'y ait que des dégâts matériels et aucune perte humaine. Une réelle chance même ... Bien évidemment, il faudrait que les Kiriens reconstruisent tout ce qui avait été détruit mais d'un certain côté, mieux valait-il cela à des pertes humaines, non ?

"Tu penses trop ma chérie. Tu devrais essayer de te libérer l'esprit."
"On me l'a déjà dit. Mais j'ai malheureusement trop de choses en tête pour ne pas y penser."

Être Kazekage ... Un éternel problème ... Pour sûr, Daebrylla était prise entre deux feux et un jour ou l'autre, il faudrait bien qu'elle fasse son choix. Le pourrait-elle ? Bonne question. Abandonnerait-elle tout ce qu'elle avait pour ce que certains appeleraient une amourette ? Ou garderait-elle ce qu'elle avait à présent ? Un choix que certains pourraient considérer comme étant cornélien ... Quel dilemne ! De toute manière, ce n'était pas le moment de penser à cela, n'y de faire le choix lié à ce problème. Non, Daebrylla devait se reconcentrer sur les Salia, et sur son père parce qu'autrement, il arrêterait pas de lui poser des questions pour savoir ce qui n'allait pas. Et elle n'aimait pas trop être harcelée de questions. Car qui sait ce qu'on peut réveler sous le coup de la pression ou de la colère.

Moins d'une heure après leur arrivée dans le restaurant, Daebrylla et Shyûhei reprirent la route, après avoir payé leur repas, bien évidemment. Ils n'allaient pas partir comme des voleurs, pour sûr. Cela ne se faisait pas. Enfin ... Une chose était sûre : ils avaient bien mangé et avaient ainsi l'estomac bien rempli. Peut-être qu'ils ne mangeraient pas le soir. Peut-être étaient-ils repu pour toute la journée. Allez savoir. Ils marchaient tranquillement côte à côte, tendant l'oreille pour écouter si le détecteur trouvait quelque chose ou non. Ils étaient tout le temps sur le qui-vive et prenaient le temps de fouiller la moindre ruelle, le moindre petit passage. Ils s'approchaient aussi des maisons sans pour autant pénétrer dans celles-ci. Ils faisaient très attention et ne voulaient en aucun cas éviter de manquer une possible détection. Surtout que Daebrylla ne savait pas vraiment comment l'appareil allait réagir. Mais elle n'allait pas tarder à le savir. En effet, deux à trois heures après leur départ du restaurant, le détecteur émit un petit son. Daebrylla et son père s'arrêtèrent de marcher, histoire de voir ce qui se passait.

"Regarde, il réagit."
"Oui ... Et si j'en crois les instructions et la longueur des ondes, la Salia serait à moins de deux kilomètres."

L'un comme l'autre, ils se mirent à sourire. Ils étaient plus qu'heureux d'apprendre cela. Cela voulait dire que la légende de Vespalia n'en était pas une et que les pierres existaient réellement. Mais cela signifiait également que la menace était réelle si jamais les pierres tombaient entre de mauvaises mains. Avec un peu de chance, peu de personnes étaient au courant de cette affaire. De ce fait, les risques étaient limités, du moins, c'était ce qu'elle pensait. Daebrylla et Shyûhei prirent alors la route qu'indiquait le détecteur. Ils devaient aller au nord ouest de leur position, à un peu moins de deux kilomètres à vol d'oiseau. Mais comme ils étaient au sol et qu'ils ne voulaient pas éveiller les soupçons, ils marchaient, sans pour autant augmenter la cadence. Non, ils avançaient lentement, sans se presser. Comme s'ils faisaient une promenade.

Ils tournèrent dans plusieurs ruelles et finirent par arriver devant un petit étalage. Un homme vendait différents bijoux artisanaux et d'autres objets qu'il avait fabriqué par ses propres moyens. Oui, c'était un artisan dans l'âme. Ce qu'il vendait très précisément ? Des pendentifs avec une jolie pierrade incrustée, des bracelets, des boucles d'oreilles faites dans un bois spécial. Mais il n'y avait pas que cela. Il y avait aussi de nombreuses figurines en bois. Très certainement qu'il y avait mis tout son amour. Chaque figurine était ... comment dire ... parfaite ? On aurait presque dit qu'elles avaient une âme. Pour sûr, elles étaient très bien fabriquées. Pas un défaut, pas le moindre coup d'outil inutile. Tout était parfait. L'artisan remarqua alors les deux possibles clients qu'il avait en face de lui.

"Bien le bonjour. Seriez-vous, par hasard, des aventuriers ?"

Daebrylla regarda son père. Que devaient-ils répondre ? Peut-être y avait-il un sens caché sous cette question. Après tout, la Kunoichi ne connaissait pas tous les habitants de Suna. Qui sait ce qu'il avait derrière la tête.

"Je demande cela parce que ... j'ai besoin d'aide."
"Quel genre d'aide ?"
"Et bien, l'autre jour, je me promenais dans le désert. Et puis, un maelstorm de sable s'est formé et j'en ai perdu mon katana fétiche. Je voulais en parler au recenseur des missions mais voyez-vous, je n'ai pas le temps. J'ai bien essayé de demander à quelques clients qui m'avaient l'air de forts gaillards de m'aider mais tous ont refusé, prétextant que la récompense n'était pas à la hauteur."

L'homme sortit alors une pierre rouge de sa poche. C'était bien ce qu'ils cherchaient, une des Salia. Ainsi donc, ils avaient bel et bien la confirmation que la légende était réelle, tout comme la menace, et que les pierres existaient bien. L'un comme l'autre, ils savaient très bien qu'ils ne pouvaient pas laisser passer cette chance. Ils savaient qu'ils devaient saisir l'opportunité au vol et récupérer ainsi la première Salia.

"C'est une pierre très jolie."
"Cela me fend le coeur de m'en séparer mais je souhaite récupérer cette épée."
"Et bien, vous avez de la chance. Nous allons retrouver cette épée pour vous."

En un clin d'oeil, l'homme retrouva le sourire. Savoir qu'on allait chercher son épée pour lui ... Cela lui faisait extrêmement plaisir. Non pas qu'il doutait de leur bienveillance ... Mais sur toutes les personnes à qui il avait demandé de l'aide, toutes avaient refusé. Et voilà ces deux là qui acceptaient sans broncher. Vraiment ... Il pensait qu'elles avaient la main sur le coeur, tout simplement, et fort heureusement pour lui.

"Merci beaucoup. Vous m'ôtez une épine du pied. Le maelstorm s'est formé vers l'oasis Sapporo."
"Merci pour ce renseignement. Nous ferons au plus vite."

Shyûhei et Daebrylla détournèrent les talons. Les voilà partis sur leur première piste, à la recherche d'un objet qui allait leur permettre d'obtenir la première Salia. Quelle belle journée dans leur quête !

Daebrylla et Shyûhei passèrent les remparts afin de sortir du village et d'aller dans le désert. Il leur faudrait plusieurs heures afin de rejoindre ladite oasis. Sauf si ... Sauf s'ils se dépêchaient d'y aller. Mais pourquoi se presser ? L'artisan n'allait pas s'envoler, pour sûr. Non, il allait rester un moment derrière son établi, à attendre que des clients viennent le voir pour lui acheter quelques objets. Après tout, c'était son gagne pain et il ne pouvait pas s'absenter comme il le voulait. Comment gagnerait-il sa vie sinon ? D'où le fait que Daebrylla et son père ne se presseraient pas. Et puis, il y avait toujours quelques patrouilles dans le désert qui observaient et montaient la garde, histoire de vérifier s'il n'y avait pas des individus étranges dans les parages. Après tout, la Kazekage leur avait expressément ordonner de vérifier les alentours de Suna. Les hautes instances du village devaient être averties aussi que rapidement s'il y avait une attaque. Donc, ces patrouilles étaient nécessaires. Et si Daebrylla et son père couraient dans tous les sens dans le désert alors qu'ils étaient camouflés et que personne ne les reconnaissait, ils paraitraient suspects. Et leur mission en pâtirait.

Enfin bref. Daebrylla était toujours autant pensive mais pour plusieurs raisons. D'une, parce que son père et elle devaient avoir une conversation sur des choses qui pourraient être facheuses ... Sauf que, la Kunoichi ne savait pas comment aborder le sujet. Elle ne voulait pas le blesser ou bien le mettre sur la défensive. Car elle se doutait que s'il était sur la défensive, il se fermerait comme une huître et ne parlerait pas, ou du moins, il ferait tout son possible pour éviter le sujet et tenterait même d'aiguiller la conversation sur un autre point. Daebrylla ne le connaissait pas vraiment mais elle savait déjà comment il pouvait réagir. Peut-être l'instinct de famille, ou un truc dans le genre. Ou peut-être qu'elle avait appris à le connaître ... Mais en si peu de temps, cela semblait plutôt difficile. Enfin ...

D'autre, parce qu'ils n'étaient plus très loin des grottes aux cristaux. La Kunoichi sourit quelques instants. Elle se rappelait encore de cette attaque des déserteurs sur Suna qui étaient venus chercher des renseignements sur l'Akatsuki Junior. Et dans l'après-midi, elle s'était rendue dans le désert et était tombée sur Kiwiha, qui était venue juste pour elle, juste pour la voir, avoir une conversation avec elle. Elle se rappelait encore qu'il lui proposait un peu de liberté dans ce monde où elle avait sans cesse des responsabilités et était souvent entravée par telle ou telle chose. Et puis, la patrouille du désert était tombée sur eux et pour ne pas perdre la face, elle avait été obligée de faire tomber sur lui des tonnes et des tonnes de sable. Et au lieu de le considérer comme un ennemi et de le laisser sous le sable, elle l'en avait extirpé et l'avait emmené dans les grottes aux cristaux ... Cristaux aux propriétés hors du commum puisqu'elles pouvaient camoufler n'importe quel Chakra. Et oui ... Elle avait eu son moment de liberté. Elle s'était échappée du monde Shinobi durant quelques instants. Elle avait pensé autre chose qu'à ses responsabilités. Elle avait fait ce qu'elle voulait, durant quelques instants, sans se préoccuper des conséquences.

Conséquences qui d'ailleurs, pourraient être désastreuses si jamais cela venait à s'apprendre. Pour le moment, la patrouille du désert pensait que Kiwiha était mort dans le désert, sous le sable de l'attaque de la Kazekage. Elle n'avait pas soufflé un mot de sa conversation avec Miruki à Kiri, quant à la visite du déserteur dans le village du Mizukage. Personne, mis à part Shikamaru, ne savait que Kiwiha était encore en vie. Mais si jamais on l'apprenait, si jamais la patrouille du désert venait à l'apprendre, les Shinobi la composant se poseraient forcément des questions, surtout que la Kazekage leur avait assuré qu'il était mort. Une fois la quête des Salia terminée, elle allait devoir trouver une solution ... Eventuellement effacer la mémoire de la patrouille, leur effacer le moment précis de cette rencontre. Oui, c'était le seul moyen. Elle ne pouvait pas les faire tuer, ce n'était pas dans son genre. Oh, et elle n'imaginait même pas la réaction de Shikamaru si jamais il apprenait qu'elle avait vu Kiwiha à deux reprises et qu'ils n'avaient pas fait que discuter ... Encore des ennuis ... Mieux valait-il qu'elle oublie cette histoire, du moins, pour le moment. Et elle allait devoir tout faire pour que personne ne l'apprenne ... Elle espérait juste que Kiwiha ait la même discrétion qu'elle ... Car les conséquences pour lui pourraient aussi être désastreuses. Qui sait comment Jee ou Yashira réagirait s'ils apprenaient que Kiwiha avait une relation avec la Kazekage ? Dangereuse affaire, pour sûre.

Daebrylla poussa un léger soupir et leva la tête au ciel. Le soleil était bien haut dans l'étendue bleu et brillait de mille feux, comme tous les jours. La Kunoichi aurait bien aimé enlever son chapeau, histoire de laisser voler ses cheveux au vent, grâce à la petite bise qu'il y avait. Mais ils pouvaient très bien tomber, par hasard, sur la patrouille du désert. Et cela aurait été ennuyeux qu'il la reconnaisse. Les effectifs de Suna savaient très bien que la Kazekage avait momentanément quitté le village mais jamais ils ne penseraient qu'elle pourrait être dans le désert à chercher je ne sais pas. Et comme dit à plusieurs reprises, elle voulait à tout prix conserver cette quête secrète. Moins de gens étaient au courant, mieux c'était pour elle. Car ils ne partiraient pas eux aussi à la recherche des Salia. Moins il y avait de possibles rivaux pour cette affaire, mieux c'était pour eux.

"Je ne pense pas que retrouver cette épée sera chose facile."
"Qu'est-ce qui te fait croire cela ?"

Elle lui expliqua qu'il lui semblait bizarre que plusieurs personnes aient refusé cette "quête". Même s'ils ne connaissaient pas l'importance de la Salia, elle était à peu près sûre qu'une ou deux personnes auraient pu accepter, sauf si le marchand avait demandé à n'importe qui et qu'il n'avait pas eu en face de lui de preux aventuriers. Non, il y avait anguille sous roche. Peut-être qu'une personne avait élu domicile dans le désert et qu'elle avait prise cette épée. Ou alors, quelque chose d'autre la détenait, une bestiole ... C'était fort probable. De toute manière, comme elle le souligna, ils verraient bien en arrivant ce qu'ils trouveraient : un homme, une chose ... ou rien du tout de tout cela. Peut-être que l'épée était belle et bien tombée dans le maelstorm et qu'au final, le fait de la nature l'avait recraché sur le côté. De toute manière, comme dit, ils le sauraient bien assez tôt.

Le temps passa et les deux Shinobi arrivèrent à l'oasis. Sauf que, le soleil avait amorcé sa descente et commençait déjà à se cacher derrière les dunes, laissant ici place aux astres de la nuit : la lune et les étoiles. Il n'y avait aucun nuage, comme d'habitude, mais il était l'heure de s'arrêter là pour aujourd'hui. Pourquoi alors que la lune offrait une belle visibilité ? Trouver l'épée dans le sable ne serait pas facile. De jour, ils pourraient trouver plus facilement le maelstrom et éventuellement trouver un moyen de le stopper. Ainsi donc, Daebrylla et son père étaient assis près de l'oasis. Shyûhei avait son dos appuyé contre le tronc de l'arbre. Il ne voulait pas le dire mais il était fatigué, pour sûr. Il n'avait plus l'habitude de ces longs voyages. Quand il faisait le chemin entre Suna et Taki, il prenait toujours son temps et se reposait quand il le souhaitait. Là, il suivait sa fille, sans rien dire. Peut-être voulait-il paraître encore jeune. Peut-être voulait-il montrer qu'il ne souhaitait pas vieillir et qu'il avait encore son corps d'antant. Sauf qu'il fallait qu'il se fasse une raison. Il ne pourrait pas tenir à ce rythme ... Il lui en parlerait ... Ou bien il arrêterait les frais et rentrerait à Suna, sans continuer l'aventure. Dommage, parce qu'il tenait là une belle occasion d'en savoir plus sur le passé de ses enfants, savoir ce qu'ils avaient fait lors de son absence et comment ils avaient surmonté les évènements.

"Je n'ai pas eu l'occasion de beaucoup parler avec ton frère. Quelque chose ne va pas ?"
"Disons qu'Aranel a eu pas mal d'ennuis mais que fort heureusement, il ne s'en souvient pas et ne peut pas en parler."

Shyûhei leva un sourcil interrogateur, l'air de dire, explique moi ce que tu veux dire. Bien sûr, elle ne pourrait pas lui parler de tout en une fois mais elle allait commencer par le commencement et lui dire en quoi Aranel avait changé. Shyûhei hocha de la tête à plusieurs reprises. Il n'avait pas entendu parler de cette attaque sur Suna. Il fallait dire que Taki prônait plutôt la défense de son propre village et évitait de trop s'aventurer en dehors de la forêt. Pour ainsi dire, ceux qui étaient nés à Taki y restaient jusqu'à la fin de leur vie, sans voyager en dehors. Ils n'étaient pas malheureusement pour autant. Ils n'avaient pas à s'inquiéter, de cette manière, de ce qui pouvait se passer en dehorsde la forêt. Ils ne craignaient pas non plus d'être attaqués du fait de la forêt, qui était un vrai labyrinthe. Avec le temps, elle s'était embellie. Les arbres avaient bien plus de feuillage par le passé et d'autres avaient ifni par pousser. De ce fait, se promener dans la forêt seul était, comment dire, dangereux. Car vous pouviez très bien passer plusieurs jours à errer à l'intérieur sans pour autant trouver la sortie. Shyûhei était le seul étranger à connaître la forêt sur ses doigts. Il s'était souvent perdu les premières fois mais maintenant, il était habitué.

Daebrylla s'arrêta quelques instants dans son récit. Il fallait bien qu'elle remette tous les évènements dans l'ordre. Elle se rappelait de tout, ou presque. Peut-être qu'un petit détail filtrerait mais ce n'était pas le plus important, non ? Elle leva la tête au ciel. Le soleil avait disparu derrière les dunes et les premières étoiles du soir faisaient leur apparition, les unes après les autres. Et dire qu'elle ne prenait pas souvent le temps de regarder les étoiles, elles qui racontaient pourtant une histoire. La dernière fois qu'elle les avait observées ? Elle ne savait plus trop mais une chose était sûre : cela faisait déjà pas mal de temps. Elle ne se rappelait plus trop. Comme elle n'avait rien de spécial à faire, mis à part se reposer, elle pourrait les observer autant qu'elle le souhaiterait. Il y avait des jours où l'idée de tout plaquer et d'avoir une vie simple lui faisait envie. Mais il y avait aussi d'autres jours où c'était bien tout le contraire.

Shyûhei était comme passionné par le récit de sa fille. Il pensait qu'il avait manqué beaucoup de choses durant son exil à Taki. Et dire qu'il aurait pu participer à la bataille et expédier ces ennemis loin de Suna ... Et dire qu'il aurait pu enquêter sur la disparition de son fils. Il avait envie de savoir la suite, ce pourquoi Aranel n'était pas venu faire son rapport. Mais Daebrylla préféra s'arrêter là, pour le moment. Ils avaient devant eux un long voyage et tout raconter le même soir n'aurait pas été amusant. De quoi auraient-ils parlé les jours suivants ? Surtout que, dès qu'ils auraient la première Salia, direction Yuki, le pays des neiges. Et ce n'était pas vraiment la porte à côté. Féérune était plus proche de Suna mais d'une manière ou d'une autre, s'ils faisaient ensuite Yuki, le voyage serait encore plus long. Alors, comme pensait Daebrylla, autant se geler tout de suite et repartir vers de plus belles températures par la suite. Il était vrai que cela pourrait leur faire un choc : le chaud contre le froid ... Ils avaient l'habitude de la chaleur, du fait des nombreuses années à vivre à Suna et près de son désert ... Parviendraient-ils à supporter les températures basses de Yuki ? Sûrement ...

"Il est temps qu'on se repose. Demain, une longue journée nous attend."

Shyûhei hocha de la tête, même s'il aurait préféré que sa fille continue son récit. Bien évidemment, il souhaitait en apprendre plus mais elle avait totalement raison. Il commençait à se faire tard. Le soleil avait totalement disparu et la lune était bien haut dans le ciel étoilé. Plus aucun doute, il était temps d'aller dormir un moment ... Une bonne nuit de sommeil ne leur ferait pas de mal. Et en plus, ils ne craignaient pas d'être attaqués. L'oasis offrait une bonne défense. Et puis, il ne fallait pas oublier que des patrouilles faisaient des rondes dans le désert et que donc, ils arrêteraient tout ennemi ou individu se promenant dans le désert. Shyûhei appuya sa tête contre son sac de voyage. Il avait les yeux rivés vers le ciel, observant à son tour les étoiles. Mais il ne tarda pas à s'endormir. En effet, avec son grand âge, il se fatiguait peut-être plus rapidement que par le passé. Mais tant qu'il pouvait combattre, c'était le plus important, non ?

Daebrylla se coucha à son tour, la tête appuyée contre son sac de voyage, comme l'avait fait son père. Nin l'un, ni l'autre n'avaient eu besoin de prendre une couverture. Il fallait dire que même si le soleil avait disparu au loin derrière les dunes, cela ne signifiait pas pour autant que la température avait baissé. Non, il faisait encore un peu chaud. Peut-être que la fraîcheur viendrait mais bien plus tard. Enfin bref. La Kunoichi se contenta d'observer les étoiles encore pendant un moment. Elle se demandait sur quoi ils allaient bien pouvoir tomber le jour suivant. Rencontreraient-ils le moindre problème ? Ou bien, au contraire, tout se passerait comme des roulettes ? Son petit doigt lui disait que la tâche ne serait pas aisée. enfin, elle verrait bien le jour suivant. Après avoir tourné quelques fois, Daebrylla finit par s'endormir.


Les deux Shinobi se levèrent au petit matin, alors que le soleil lui-même commençait sa lente ascension dans le ciel. Ils s'étirèrent tous les deux avant de ranger leurs affaires et de se remettre en route. L'un comme l'autre savaient qu'ils ne mettraient que très peu de temps à rejoindre le lieu qu'on leur avait indiqué. Au bout d'une heure, voire deux, voilà que les deux Shinobi se retrouvent non loin du maelstorm de sable. Du sable semblait s'écouler dans une sorte de cavité. Fait humain ? Ou fait naturel ?Daebrylla s'en rapprocha, mais pas trop non plus. Elle ne voulait pas se faire emporter dans ledit trou, même si, au final, elle pourrait trouver l'arme qu'ils étaient venus chercher. Mais bon, elle n'était pas sûre qu'elle pourrait lutter contre le maelstorm, et cela même si elle savait contrôler le sable.

"A ton avis, toi qui connais mieux le désert que moi, qu'est-ce qui pourrait provoquer cela ?"

[i]Shyûhei se contenta d'hausser les épaules. A dire vrai, il ne savait pas. Et puis, il s'était absenté tellement longtemps de Suna qu'il n'était pas sûr qu'il parviendrait à comprendre le désert comme il avait pu le faire par le passé. Soudain, le maelstorm cessa d'un seul coup et un grondement se fit entendre. Qu'est-ce qui allait arriver ? Qu'est-ce qui allait sortir du sable ? Vers quoi se dirigeaient-ils ? Vous le saurez dans le prochain épisode !

Petit à petit, le maelstrom grandissait à vue d'oeil. Les deux Shinobi se regardèrent, perplexes, se demandant ce qui était en train de se passer. Ils furent obligés de reculer de plusieurs mètres sous prétexte de se faire aspirer par le tourbillon. Mais qu'est-ce que c'était ? Etait-ce une chose vivante ? Ou était-ce le désert qui se rebellait contre Suna ? Car si c'était un fait de la nature, indubitablement que le phénomène finirait par s'étendre et se répandre en direction du village. Et cela, Daebrylla ne pouvait pas le laisser arriver. Seulement, comment stopper le phénomène ? Là était la question. Prête à s'élancer en direction du maelstrom, histoire de faire quelque chose, une main vint se poser sur son épaule, la stoppant tout net dans ses mouvements. Elle tourna alors la tête en direction de son père, ne comprenant pas pourquoi il venait de l'interrompre. Même si la Kazekage ne le connaissait pas réellement, elle se doutait qu'il devait avoir une raison, sans aucun doute. Sinon, il l'aurait laissé faire.

"Attends ..."
"Attendre quoi ?" l'interrompit-elle presque aussitôt.

Un bruit sourd se fit alors entendre. La terre se mit à trembler et le sol, enfin, le sable, se déroba sous leurs pieds. Une chance que les deux Shinobi avaient des réflexes en or sinon, ils se seraient faits aspirer. Reculant à nouveau, ils se contentèrent de regarder ce qui était en train de se passer sous leurs yeux.

Au bout de quelques instants, une explosion retentit. Du sable fut projeté dans tous les sens, obligeant père et fille à se protéger le visage sous réserve de se retrouver avec du minerai dans les yeux. A cause du souffle, à nouveau, ils furent obligés de reculer. Et quand ils enlèvrent leurs bras de devant le village, voilà qu'ils avaient devant eux une espèce de scarabée géant avec des cornes assez conséquentes. Sans oublier que l'insecte était ... balèze ... Dans le sens où ... Et bien, c'était pas une petite bête !

"Nom de ..."

Daebrylla était plutôt étonnée de voir une telle créature émergeant du sable. Enfin, surprise, et pas en même temps. Tous les Sunites connaissaient les légendes de l'ancien temps. Tout le monde savait qu'il existait des créatures qui se cachaient dans le désert. Bien sûr, peu de gens avaient pu les voir. Mais si on en parlait, ça venait forcément de quelque part, non ? Sinon, comment les légendes naîtraient ? Daebrylla se rappelait encore des histoires loufoques racontées par son paternel lorsque Aranel et elle étaient petits et qu'ils croyaient tout ce qu'on leur disait, ou presque. Elle s'était toujours dit qu'elle n'y croirait pas vraiment, du moins, pas tant qu'elle ne verrait pas la bestiole de ses propres yeux. Mais là ... C'était réel ! La bête était devant eux, prête à défendre son terrain si jamais on venait l'ennuyer.

"J'ai toujours cru que tu nous racontais des bobards ..."

Daebrylla observait toujours la bête qui était en train de se mettre sur ses pattes arrières. Quant à Shyûhei, il regarda sa fille avec un air étrange, béa sur le visage.

"Quoi ? Tu n'as jamais cru mes histoires ?"
"T'appelles ça toi même des histoires. Comment tu voulais qu'on te croie ?"
"J'ai laissé des notes pourtant."
"Tes notes sont illisibles."
"Oh ..."

Bah oui mon cher. A force de raconter des bêtises simplement pour amuser tes enfants, ils finissent par ne plus te croire. Mais bon ... Hein ... A l'époque, c'était pour bien se faire voir et distraire ses enfants. Mais il retiendrait la leçon. Quoi que ... Quoi que, c'était un peu tard, mais bon. Brèfle, les deux Shinobi regardaient donc la créature des sables qui se dressaient devant eux. Que faire ? La capturer ? La déporter dans un autre endroit ? Mettre fin à son existence ? De toute manière, ils étaient obligés de faire quelque chose. Parce que dans le cas contraire, ça serait quelqu'un d'autre qui tomberait sur la créature et cette personne ne pourrait peut-être pas se défendre. Oui, ça peinait Daebrylla mais elle ne voyait pas d'autre solution que, malheureusement, exterminer l'animal. Non ... Elle secoua la tête. Non, elle ne pouvait pas faire ça. Pourquoi mettre fin à ses jours alors que la créature avait le droit de vivre ? Après tout, tout le monde a envie de vivre, de voir le monde, d'explorer, de vivre sa propre vie, et pas être enfermé dans une cage dorée dans laquelle on n'a rien le droit de faire. Daebrylla en vint à s'identifier à la créature, ou presque. On voulait la mort de la créature, Daebrylla était une cible depuis qu'elle était une des hautes instances de ce monde. On empêchait la créature de faire ce qu'elle souhaitait, Daebrylla était limitée, niveau liberté, du fait qu'elle avait des responsabilités et qu'elle pouvait être prise comme modèle par les plus jeunes.

Daebrylla poussa un long soupir ennuyé et Shyûhei tourna la tête, une nouvelle fois, vers sa fille, se demandant pourquoi un tel soupir. Il ne savait pas vraiment ce qu'elle pouvait sentir. Enfin ... Si, lui-même, étant plus jeune, avait été confronté au même problème. Au départ, il s'était uniquement concentré sur son rôle de Kazekage. Mais au fil du temps, Aleera s'était greffée à lui et ils vivaient à deux. Et puis, par la suite, y'avait eu les enfants. Et dès lors, il avait partagé son temps entre son rôle de Kazekage, sa femme, et ses enfants. Daebrylla se demandait comment il avait pu faire pendant tout ce temps ... Peut-être que ... Peut-être que ça ne l'ennuyait pas plus que ça, tout simplement ou qu'il avait trouvé comment jongler entre les trois poles sans que pour autant l'un d'entre eux ne soit dévaforisé. Qui sait ? Shyûhei finit par se rapprocher de sa fille et posa une main sur son épaule, histoire de la sortir de ses pensées.

"Que comptes-tu faire ?"

Daebrylla fit la moue. Non, elle ne pouvait pas éliminer la créature. Elle avait le droit de vivre.

"Je ... Je vais récupérer l'arme. Et je demanderai à des Anbu de finir déplacer la créature."

Ce qu'elle comptait faire ? Et bien, emmener la créature dans un autre endroit du désert, un endroit où il n'y avait que peu de passage, où elle pourrait vivre sans que des fouineurs ne lui tombent dessus par hasard. En somme, parce que Daebrylla ne pouvait pas se décider à la tuer, la créature aurait le loisir de vivre ailleurs. Et peut-être que si l'être humain faisait preuve de clémence envers la créature, elle-même pourrait en faire à l'égard de l'être humain et décider de ne plus les attaquer, ou de ne plus chercher la guerre. A l'entente de sa fille, Shyûhei se mit à sourire et baissa quelque peu la tête.

"Je vois ..."

Sans dégainer une quelconque arme, sous le regard de sa fille, l'ancien Kazekage s'approcha de la bête et la regarda, pendant quelques instants. Et puis, bam, la créature tomba au sol, inerte. Non, il ne l'avait pas tuée. Shyûhei l'avait simplement envoyée dans un Genjutsu. Daebrylla composa quelques signes et envoya une note de Chakra à Lenne, la chef des Anbu, lui demandant de venir dans le désert, de trouver la créature et de la déplacer dans un endroit où elle serait en sécurité et où personne ne viendrait l'ennuyer. D'ailleurs, il ne fallut pas longtemps à Lenne, et quelques uns de ses Anbu, pour arriver sur place et emmener la créature ailleurs. Daebrylla hocha la tête. Ils pouvaient donc, à présent, chercher l'épée du vieux marchand sans aucun problème. Elle composa alors rapidement des signes.

"Daibakuhatsu no Suna !"

Le sol se mit alors à trembler et le décor changea pendant une fraction de seconde. C'était comme si ... comme si tout le minérai était en suspension, le temps qu'ils trouvent ce qu'ils cherchaient.

"Là-bas ..." indiqua Daebrylla.

Oui, le Katana était là. Shyûhei se mit donc en route vers l'arme avant que sa fille ne relâche tout le sable. Parce que... Une technique de ce genre, ce n'était pas rien non plus. C'était quand même assez épuisant et utilisait beaucoup de Chakra. Mais bon, du fait que l'arme n'était pas bien loin, Shyûhei ne mit que peu de temps à l'atteindre et à revenir auprès de sa fille. Elle put alors relâcher le tout et plop, le désert reprenait sa forme normale. Shyûhei hocha la tête. Il était donc temps de rentrer à Suna, de retourner voir le marchand et de récupérer la première Salia.

Shyûhei et Daebrylla se mirent donc en route, tout en prenant leur temps. Après tout, ce n'était pas comme s'ils étaient pressés par le temps. Cela faisait un bon moment que les Salia existaient, et qu'elles étaient égarées un peu partout. Donc, hein, quelques heures de plus ou de moins, ce n'était pas ça qui allait changer les choses. En une ou deux heures, les voilà qu'ils étaient, de nouveau, dans le quartier marchand. L'homme qu'ils cherchaient était toujours à son stand, en train de vendre quelques objets. Mais son visage s'illumina quand il vit les deux Shinobi qui revenaient près de lui.

"Vous ... Vous l'avez trouvé ?"

Dans un sourire, Shyûhei porta la main à son dos et sortit alors le Katana. Nouveau sourire radieux sur le visage du marchand.

"Oh, c'est formidable !"

Il quitta son étalage pendant quelques instants, le temps d'aller enserrer les deux Shinobi.

"Mille mercis !"

Il sortit alors la Salia de sa poche, la confia à Shyûhei et récupéra son Katana. Et bin ... Au moins, y'en avait un d'heureux ! Après quelques hochements de la tête et salutations, Daebrylla et Shyûhei s'éloignèrent de la place marchande. Où ils allaient se rendre à présent ? Yuki, le pays des Neiges. Ils allaient troquer le désert, le sable, et le soleil bien chaud, pour de la neige, des étendues de glace, et le froid mordant.

Quelques jours plus tôt.

Daebrylla et Shyûhei avaient rendu visite au marchand qui leur avait confié la mission. Du moins, il leur avait confié la tâche de retrouver un Katana qu'il avait perdu dans le désert, à cause d'un fait de la nature. En contrepartie, le marchand leur donnerait une pierre qui avait aussi de la valeur à ses yeux, mais pas autant que le Katana. Il s'est avéré que la pierre précieuse était une des Salia, une des pierres de la légende que Daebrylla souhaitait retrouver. Bien évidemment, donc, ils avaient accepté de remplir cette tâche. Et ils y étaient parvenus. Bien évidemment, la Kazekage avait été obligée d'appeler ses Anbu, histoire de déplacer la créature des sable. La jeune femme n'avait pas pu se résigner à mettre fin à sa vie.

Suite à cela, les deux Shinobi s'étaient donc remis en route. Ils avaient alors quitté Suna et s'étaient dirigés vers le pays de la Neige. Un long voyage, pour ainsi dire, mais comme ils avaient trouvé la première Salia, sans aucun doute que l'histoire était donc vrai, et pas une simple légende. C'était assez intéressant quand même. Et puis, cela permettait à Daebrylla de passer un peu de temps avec son père. Voir ce qu'il était devenu depuis toutes ses années, voir comment il se comportait, des trucs dans le genre quoi. Oui, elle voulait, en quelque sorte, rattraper le temps perdu. Ou du moins, apprendre à connaître celui qui était son père. Après tout, ils ne se connaissaient pas vraiment, non ?

A un moment, Shyûhei tourna la tête vers sa fille. Lui-même ne savait pas grand chose d'elle. Après tout, avec le temps, ses goûts avaient sûrement évolué. Et puis, il ne savait pas comment elle avait fini par rencontrer Shikamaru. Et ne savait pas non plus s'ils s'entendaient bien, s'ils envisageaient de fonder une famille, des trucs dont un père s'intéresserait en temps normal. Sans oublier qu'il aimerait bien savoir comment s'était déroulé la cérémonie. Peut-être ... qu'il était temps de poser la question. Après tout, Shyûhei n'était pas éternel et du jour au lendemain, il pouvait très bien disparaître comme Alacon. Et avant que ça ne lui arrive, il voulait en savoir plus sur sa fille.

"Dis-moi ... Je peux te poser une question ?"

Avec un sourire, Daebrylla tourna la tête vers son père.

"Je t'écoute."
"Quand ... Comment as-tu rencontré Shikamaru ?"

Daebrylla leva la tête au ciel. Cette histoire, ça remontait à loin, très loin même mais ce n'était pas pour autant qu'elle ne se rappelait pas des détails. La jeune femme avait une mémoire éléphantesque, ou presque. Pourtant, avec le Shuukaku, elle aurait dû perdre la tête depuis longtemps, mais non, ce n'était pas le cas.

"Tu te rappelles ..."

**********

Konoha, 17 ans plus tôt.

Shyûhei était dans le village de Konoha, en délégation politique, pour ainsi dire. Aleera, sa femme, était en mission en dehors de Suna. Aranel, quant à lui, venait tout juste de rentrer à l'académie et ne pouvait donc pas manquer les cours, même si son père pourrait aisément lui faire rattraper ce qu'il aurait pu manquer. Alacon veillait sur lui. Quant à la petite Daebrylla, du fait que cela faisait peu de temps qu'elle avait le Shuukaku en elle, Shyûhei avait préféré l'emmener avec lui, histoire de pouvoir tourner garder un oeil sur elle. Non pas qu'il avait peur qu'elle fasse des bêtises. Il avait plutôt peur que le Bijuu ne fasse des siennes et ne foute le bordel. D'où, le fait, qu'il préférait la surveiller comme le lait sur le feu. Juste au cas où, en quelque sorte.

Ce jour là, Shyûhei était donc dans la tour de l'Hokage, discutant, ainsi, avec l'Hokage de l'époque. Comme la conversation était ... plutôt personnelle, ou du moins, qu'elle ne concernait que les deux Kage, et personne d'autre, Shyûhei avait fini par abdiquer et laisser sa fille dehors, à flâner, faire ce qu'elle voulait. La petite Daebrylla s'était donc rendue près de la rivière de Konoha. Y'avait pas beaucoup d'eau à Suna, donc elle voulait en profiter. Elle s'était allongée sur l'herbe, sa tête soutenue par ses petits bras. Dommage que y'avait pas de poisson dans les parages. Ca l'aurait sûrement amusée d'en voir quelques uns sauter par-ci, par-là. Mais bon, ça changeait tellement de Suna, y'avait pas à dire.

Au bout d'un moment, elle redressa la tête. Y'avait un garçon ... pas bien loin de là, qui semblait s'entraîner à des techniques bizarres. La gamine l'avait regardé pendant quelques instants, avant de ramener son regard sur l'eau. Et soudain, Daebrylla entendit un drôle de plouf. Elle se redressa et remarqua alors que le garçon était dans l'eau. Ses petits doigts fins se mirent alors à bouger, afin de rassembler un peu de sable, et plop, voilà qu'il se retrouvait à la surface. Un peu penaud, il l'avait remerciée de lui avoir sauvé la vie. Daebrylla s'était contentée de sourire, et elle était partie bien vite. Pourquoi ? Aucune raison apparente.

**********

"Je vois. Mais vous vous êtes revus par la suite, non ?"
"Plus tard. Bien plus tard."

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Konoha, à nouveau. Shikamaru Nara venait tout juste d'être nommé à la tête de Konoha, du fait que Kakashi, 3ème du nom, avait quitté son poste et avait accepté de redresser Kiri pendant quelques temps. Et Shikamaru était un des Shinobi en liste pour devenir Hokage. Il y avait eu aussi un certain Shinji Uchiwa. Daebrylla avait entendu parler de lui mais ne l'avait jamais vu en personne. Et puis, il avait refusé. Pour sa nomination, Shikamaru avait organisé une grande faite à Konoha, dans sa baraque. Daebrylla, et bien d'autres, comme Itachi 3ème du Nom, Zabuza 3ème du Nom, Kyuubi, j'en passe et des meilleurs. Ce qui était marrant, d'ailleurs, c'était qu'elle était la seule femme à l'époque. Drôle et amusant, parce qu'elle avait été au centre de toutes les petites attentions.

Mais Shikamaru et Daebrylla ne s'étaient pas revus qu'à cette occasion. Non. Par la suite, ils avaient été à Féérune, pour enquêter sur de drôles d'affaires. Nitachi était là, tout comme Cho. Pendant cette mission là, Daebrylla avait recroisé son frère, Aranel. Mais la bagarre avait mal fini puisqu'il avait été laissé pour mort. Un subterfuge qui avait bien fonctionné. Shikamaru avait tenté de la réconforter, ils s'étaient rapprochés, pour ainsi dire, étaient même devenus intimes ce soir là, après qu'il l'ait emmené au restaurant et qu'il l'ait demandé en mariage.

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Shyûhei souriait, du moins, il souriait parce que sa fille souriait. Apparemment, se rappeler de tout cela ... Ca ne l'embêtait pas. Pas du tout au contraire. Disons que c'était une période de sa vie qu'elle aimait bien. Pas de problème avec les déserteurs, ou l'Akatsuki ... Tout le monde était gentil, le monde était en paix, pas de guerre, rien de tout cela. Maintenant ... C'était devenu ... un peu plus compliqué.