[puisque c'est marque "les examens" je vais pas créer un autre sujet ^^]
En règle général, après avoir subit un coup assez puissant pour vous envoyer dans les limbes de la nuit, le réveil se caractérise toujours par des lumières trop vives provenant de néons. Pour moi, ce furent les ténèbres qui me parurent trop vives. Je m’imaginais en train d’ouvrir les yeux, mais aucune lumière ne venait m’aveugler. Il n’y avait que les ténèbres.
Cloué sur la table d’opération, je n’osais pas bouger, ne sachant pas si j’étais réellement réveillé ou non. Tout n’était que noirceur, quand tout à coup, une petite bille de lumière apparût au loin. Elle semblait rouler sur une route imaginaire, jusqu’à devenir un petit point blanchâtre, non éblouissant, et qui m’indique que j’étais bel et bien réveillé.
J’entendais les infirmières et les médecins s’affairer autour de moi. Je n’eus pas besoin de temps pour me remémorer les événements. J’étais devenus aveugle, point barre.
Je ressentais un léger picotement quand quelqu’un apposa une compresse sur ma joue, et un léger réchauffement de mon visage m’indiqua que l’on utilisait des jutsus médicaux pour tenter de reformer ma peau brûlée.
Je le vais une main, battait l’air une seconde, avant de réussir à saisir le bras de l’un des médecins. Il s’arrêta, les autres l’imitèrent.
« Vous allez devoir rester là pendant plusieurs jours » me dit-il.
« Oui, nous pouvons refermer certaines blessures et... »
« Les plaies sont-t-elles désinfectées ? » demandais-je d’une voix calme.
« Heu... oui. Elles l’ont été parfaitement. »
Je n’avais pas besoin de soins supplémentaires. Leur travail à moitié achevé me faisait plus ressembler à un grand brûlée, alors que lorsque j’étais arrivé ici je devais ressembler à un monstre de foire, avec mes lambeaux de visages pendant mollement de tous les côtés, ma peau noircie, mes yeux laiteux desquels devaient s’écouler quelques humeurs blanchâtres.
« Tout ira bien » dis-je en me relevant.
Je faillis trébucher en posant un pied au sol, mais la main d’un médecin vint me soutenir. En me voyant ainsi, tous savaient qu’il était inutile de tenter de me faire entendre raison. Je devinais les regards qui tombaient sur moi, mais je pouvais aussi dire combien de personne se tenait dans la salle. Je ne l’avais pas remarqué à mon réveil, mais six parfums, ou plutôt odeurs corporelles, étaient différenciables. Quatre hommes et deux femmes, les infirmières. Je pouvais presque imaginer leurs habits blancs, leurs jupes taillées au niveau du genou.
Je me déplaçais de quelques pas, comme si je devinais instantanément de quel côté se trouvaient les murs. Bien qu’un médecin me mena jusqu’à mes vêtements, j’aurais pu les trouver seul, bien que j’aurais été capable de trébucher une fois. J’enfilais rapidement mes habits, et passais la cape autour de mes épaules. Je m’approchais du lit, tâtant les draps, puis déchirant tout une largeur de l’un d’eux. Une infirmière eut un petit cri d’indignement camouflé mais je l’entendis quand même.
Je fis du bout de tissus blanc un bandeau que j’attachais devant mes yeux, et j’utilisais les quelques centimètres qui restaient pour attacher ma queue de cheval.
Le point lumineux n’avait pas disparût lorsque je quittais l’hôpital, me fiant à mes nouvelles capacités sensorielles. J’étais devenu hyperesthésique, la vue mise à part.