Mission de Naijin

Pourquoi les fantômes disparaissent-ils toujours aussi rapidement? Je m'étais toujours posé la question: je doute qu'ils soient en plein travail même dans la mort. Mais ce n'était pas important: au moins, le livre n'était plus très loin de moi. Utilisant encore le Byakugan, je regarde l'obscurité grandissante devant moi, si intense que je pourrais presque la couper avec un kunai. Je dois tenter le tout pour le tout. Si je dois me battre, je me battrai en tous les cas.

Je m'avance à pas furtifs, prêtant garde aux moindres mouvements, tachant de trouver le moindre piège car j'ai des doutes. Un livre posé sur un piédestal, à la vue de tout le monde, ne peut pas être laissé là sans danger.

Par intuition, un livre n'aurait pas à être recherché s'il n'était pas important. Et donc, s'il est important, un piège se déclenchera peut-être si jamais je le prends à mains nues. Je décide donc de sortir un shuriken et je l'envoie sur les bords du piédestal, juste à côté du livre. Rien ne semble se déclencher: je m'empare donc du livre avec prudence.

-Oups! On dirait que j'ai été négligeant sur ce coup-là! Il me semble que j'ai pas trop le temps de jouer avec vous, pour l'instant, donc si vous permettez, je ne tiens pas à mourir aujourd'hui. RYUUSA BAKURYU!!!
Ayant concentré mon chakra pendant que je parlais et analysais la situation, je plie les genoux et frappe le sol avec une main. Avec cette technique, non seulement je repousse les haches et les renvoie mais en plus, j'attaque directement les deux nains. La différence de taille peut alors jouer en ma faveur.

Ravi du fruit de mon entraînement, je regarde la grande étendue de sable qui recouvre le sol du souterrain. Mais il n'est plus temps de m'attarder: je préfère éviter un combat inutile. Je m'empare donc du livre et cours illico presto vers la sortie. A peine suis-je sorti que je hume l'air frais, même si je suis dans un cimetière.
Je regarde alors le livre. La couverture brune et legèrement moisie me semble normale, mais le mystère reste entier pour moi: pourquoi tant de problèmes pour un simple livre? Je suis alors tenté de l'ouvrir: après tout, un simple coup d'oeil n'a jamais fait de mal. Je commence à ouvrir le livre, la curiosité étant trop forte, mais j'hésite pourtant. Je me mords la lèvre un moment.
-"Certains secrets sont faits pour demeurer éternellement dans l'ombre. Même s'il est de mon devoir de ninja de régler les affaires des autres, je n'ai pas à m'embarquer dans une affaire qui ne me concerne probablement pas. Ce livre, quelque soit la nature de ce qu'il renferme, doit retourner à Korgan..."
Je referme le livre sans avoir lu un seul mot. Puis je lève la tête vers la lune qui semble me sourire. Je ne me suis que trop attardé dans cet endroit. Je retourne dans la taverne, qui s'est considérablement vidée. Je retrouve le gérant, devant la table de Korgan, qui lui demande de se réveiller. Je m'approche de lui.
- Quelque chose ne va pas?je demande.
-Ce type doit être dans le paté! Je na'rrive pas à le réveiller pour qu'il s'en aille: c'est l'heure de la fermeture. répond le gérant.
-Peut-être que je peux le réveiller...
Je m'approche du visage de Korgan, qui est aussi rouge qu'une écrevisse, et murmure:
- J'ai votre livre, Korgan!

- Ravi de vous voir enfin réveillé! Voici votre livre, Korgan!
J'ai à peine le temps de lui tendre qu'il s'en empare d'un coup et le serre dans ses bras.

Un dragon? Il me semblait qu'ils avaient tous disparus depuis longtemps. Enfin... Ma mission est terminée. Je rentre faire mon rapport.

Me voila donc au village de Yuki, au Sud-Est du pays du Feu. Ce village me paraît assez bien développé. Mais par où commencer les recherches? Je dois rechercher tous les indices possibles pour retrouver ces parchemins. Le mieux est de commencer par parler à celui qui a demandé des ninjas experts pour enquêter.
- Excusez-moi, monsieur.... Qui dirige ce village? Pourriez-vous me dire qui il est et où il est?
- Ohhhh.... Euh, il s'appelle Kamino. Vous le trouverez dans le grand batîment au bout de cette rue.
- Merci.
M'ayant designé un grand batîment aux murs pourpres, je m'y rends et cherche Kamino.
Il ne fut pas difficile à trouver: il était le seul à être habillé comme un prince. Plutôt corpulent, ses petits yeux porcins me dévisagent et comprennent.
- Vous êtes l'aide que j'ai demandé?
- Oui. Ninja Naijin, pour vous servir. On m'a dit que je vous trouverais ici pour vous demander ce que vous savez sur les parchemins volés. Est-ce que vous soupçonnez d'ores et déja quelqu'un?
- Absolument personne. Je fais confiance à tout le monde ici et tout le monde me le renvoie. De plus, à part vous, aucun autre shinobi n'est jamais passé par ici....
- Ca va compliquer quelque peu ma tâche ici... Qu'est-ce que ces parchemins renferment de si précieux pour inciter quelqu'un à les voler?
- Des techniques assez puissantes que seul moi suis capable de maîtriser.
- Je vois. Donc maintenant que ces techniques sont dans la nature, le voleur va pouvoir mettre à profit tout son temps libre pour les maîtriser. A moins que....
- A moins que quoi?
- Est-ce que vous avez fait garder ces parchemins par quelqu'un?
- Oui. J'avais installé des pièges pour le protéger ainsi que deux hommes en faction, Sakino et Tame. Mais je les ai déja interrogés. Ni l'un ni l'autre n'a vu quoi que ce soit.
- Avez-vous songé à la possibilité que l'un des deux puisse mentir? Peut être que si vous, vous vous fiez à vos hommes, eux non. Il se peut que l'un d'eux ait volé vos parchemins puisqu'ils étaient de garde et qu'eux seuls connaissaient les pièges que vous aviez installés autour. Avec votre permission, je souhaiterais les interroger à mon tour et detecter d'éventuels mensonges avec mon Byakugan.
- Si vous pensez que c'est ça...
- Merci. J'y vais de ce pas.

- A la tour, hein?
Cela semblait faible comme piste, mais c'était toujours une piste que je devais exploiter. Je sortis du batîment et demandai mon chemin à une jeune fille portant des fleurs. Sans doute se dirigeait-elle vers l'hopital.
- Excuse-moi, est-ce que tu sais où il y a une tour ici?
- Euh... Oui. La-bas, au Sud de la ville. Il est en retrait des habitations principales, et j'aime pas trop aller de ce côté...
- D'accord, je te remercie. Au revoir!
Suivant les indications qu'elle me donna, je longeai les rues, m'éloignant de plus en plus des batîments centraux.
Puis j'arrivai à la tour. Bien qu'elle semblât particulièrement accueillante, quelque chose ne me plaisait pas là-dedans. Mais qu'avais-je à craindre? Si les deux gardes étaient innocents, tout irait bien. Je ne menais qu'une simple enquête. La chose étaient de savoir s'ils seraient coopératifs ou non. M'approchant de l'entrée, je fis face à un garde devant lequel je me présentai et demandai à parler à Sakino et à Taki.

Les informations que me donnèrent le garde m'aidaient peu. Ils étaient peut-être en haut de cette tour, mais si dans le cas contraire, ils étaient sortis, ma surface de recherche allait s'étendre. Enfin, tant que j'étais devant la tour, autant vérifier si les suppositions du garde étaient exactes ou non.
- Est-ce que je pourrais monter dans la tour pour leur parler s'ils sont là-haut?
- Ma foi, allez-y si vous les trouvez...
En le remerciant d'un geste bref de tête, je passai outre mon chemin et franchis les portes. Bien qu'il me semblait être entré dans un labyrinthe, je n'eus aucun mal à trouver les escaliers en colimaçon que je gravis quatre à quatre sans trop me fatiguer. Là était l'utilité d'être ninja. Arrivé en haut, je demandai à un type s'il avait vu Sakino et Taki dans les parages. A mon grand soulagement, l'homme ne me répondit pas mais désigna un point. Deux types à peu près de même taille s'affairaient activement à je-ne-sais-quoi. L'un d'entre eux avait des cheveux blonds dont une moitié recouvrait une partie de son visage, cachant des yeux sombres et d'épais sourcils. L'autre gardait tout le temps une main à proximité d'une poche de kunais sur sa jambe droite. Ses cheveux noirs dressés et ses sourcils broussailleux lui donnaient l'air d'un malfaiteur. Mais les apparences pouvaient tromper, j'en avais souvent fait l'expérience... Je m'approchai d'eux.
- Boujour à tous les deux. Je suis Naijin du village de Suna. J'enquête sur le vol de parchemins volés. Etes-vous Sakino et Taki?
- Ouais! Moi, j'suis Taki. répondit le gars aux sourcils broussailleux.
- Et moi, c'est Sakino. En quoi pouvons-nous vous aider? répondit l'autre.
- J'ai entendu dire que vous étiez de garde au moment où les parchemins ont été volés. Je souhaiterais vous interroger, si vous n'y voyez aucune objection.
- Nan, moi, ça m'dérange pas. affirma Taki.
- Moi non plus. Si on peut vous aider... ajouta Sakino.
J'activai donc le Byakugan et décidai de commencer l'investigation par Taki.
- Bien, Taki. Est-ce que vous pourriez me raconter dans les moindres détails ce qui s'est passé et ce que vous avez fait lorsque les parchemins ont été volés?

"Et bien, nous faisions notre ronde ..."

Retour dans le passé. Sakino et Taki étaient au sommet de la tour. Il y avait aussi deux autres hommes en contrebas, mais la porte était bloquée de l'intérieur. Seuls les deux gardes du haut pouvaient l'ouvrir.

A l'intérieur, une ombre se faufilait et les deux gardes décidaient de quitter leur poste pour voir de quoi il était question.

"Avec Sakino, on est donc descendu et c'est là qu'on a été assommé par quelqu'un ou quelque chose. Et puis, quand je suis revenu à moi, le parchemin avait disparu."

De toute évidence, Taki n'était pas coupable. Il parlait également pour Sakino et semblait sûr de ce qu'il avançait. Comment pouvais-je être sûr de quoi que ce soit? Qu'est-ce qui me disait qu'ils n'étaient pas complices avec le voleur? J'eus soudain une idée. Comment repérer un voleur? S'il a laissé une odeur quelconque ou une trace, je pouvais facilement le localiser en utilisant la technique des crocs traqueurs. Ainsi, j'irais directement au voleur et à ses complices, si tant est qu'il en a.
- Merci, Taki. Me serait-il possible d'entrer dans la salle où les parchemins secrets étaient gardés? Si vous n'êtes pas suspects, vous n'avez rien à vous reprocher, n'est-ce pas?
- Bah... Ouais.
Il me fit signe de le suivre dans le dédale de la tour jusqu'à une porte en bois. Les gonds grincèrent lorsqu'il la poussa. J'arrivai dans une pièce circulaire faiblement éclairée malgré les nombreuses fenêtres qui ornaient la pièce. La seule décoration se limitait à une sorte de petite vitrine au centre, dont les vitres avaient par ailleurs été brisées.
- Merci, Taki. Pouvez-vous fermer la porte, s'il vous plaît?
Ce dernier s'éxecuta, en prenant soin de ne pas être dans la pièce. J'avais le champ libre. Je me mordis le pouce, appliquai abondamment le sang sur l'extrêmité de chacun de mes doigts. Je composai les signes et posai brutalement la main au sol.
- KATON, KUCHIYOSE DOTON TSUIGA NO JUTSU!!!
Dans un épais nuage de fumée, tous le chiens d'invocation apparurent, Pakkun perché sur la tête d'Adolphe.
- Yo, Naijin! lança t-il gaiement. Ca va?
- Oui, pas trop mal. J'aurais besoin de votre aide: un parchemin précieux a été dérobé dans cette pièce et votre odorat me serait utile pour chercher la moindre piste, la moindre odeur. Si vous trouvez quelque chose comme ça, suivez la piste ou l'odeur. Dés que vous avez trouvé d'où elle vient, conduisez-moi au bon endroit.
- Ca roule!

Je reconnaissais cet endroit. C'était mon point de départ. C'était là que Kamino dirigeait le village de Yuki, là aussi qu'il résidait avec sa famille. Impossible! Mais dans un certain sens, ça tenait debout: qui mieux que quelqu'un faisant partie de la famille du Kage pouvait passer inaperçu dans une affaire de vol? Et ainsi, être écarté de tout soupçon? Le Kage lui-même ne pouvait en être responsable, sinon pourquoi avoir demandé une aide extérieure? En revanche, rien ne me certifiait qu'un des membres de sa famille n'avait rien à voir dans tout ça? Fouiller la résidence était ma seule option.
- Merci, Pakkun. Je te ferai signe si j'ai encore besoin de toi. Un grand merci pour ton aide précieuse, en tout cas!
- Ca baigne! A plus!
Dans un grand nuage de fumée, il disparut. Puis j'entrai dans la maison, à la plus grande surprise d'une jeune femme aux cheveux roux.
- Mais qui êtes-vous? De quel droit osez-vous vous introduire ici? Vous ne savez pas que vous êtes dans la demeure de Kamino?
- Si. Mais c'est lui qui m'envoie, figurez-vous. Je recherche un certain objet, et j'ai de bonnes raisons pour le trouver ici. Un parchemin volé. BYAKUGAN!
Je n'écoutai pas ce que disait la femme. Je me contentai juste d'analyser la maison de fond en comble. Rien en bas, rien en haut. Puis je montai à l'étage et franchis le seuil de la première porte, toujours avec le Byakugan activé.
- Pouvez-vous me dire qui vit ici?
- Là, c'est la chambre de notre fils, Yukimitsu. Pourquoi?
- Il a quel âge?
- Il vient d'avoir 31 ans, mais pourquoi? Vous n'allez quand même pas l'accuser?
J'allai vers l'armoire à vêtements.
- Je n'aime pas tirer les conclusions trop vite, c'est vrai. Sauf quand la preuve est faite. Voici justement ce que je cherche: le parchemin des techniques dangereuses. Je suppose que votre fils avait l'intention de les apprendre.